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Que
signifie 5.1 ?
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La
vérité sur un format méconnu
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Un
peu d’histoire
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Le
son multicanal pour le cinéma ne date pas d’hier. Déjà en
1939, Walt Disney présentait Fantasia, un dessin animé en
couleurs enregistré en 8 pistes et diffusé en 3 pistes audio distribuées sur une centaine
d’enceintes.
En
1952, on pouvait assister à New-York à une démonstration
du son 6 pistes lors de la présentation du film "This is
Cinerama".
En
1954, la 20th Century Fox sortait "The robe" en
Cinemascope, format 2.55:1, avec 4 pistes magnétiques (3 canaux en façade
+ 1 surround), aussitôt suivie par Todd-AO en 1955 avec "Oklahoma"
en 70mm et 6 pistes magnétiques (5 canaux en façade + 1 surround).
Rapidement, d’autres films 6 pistes 70mm suivirent, tous offrant
une plage dynamique et des performances supérieures à la traditionnelle piste optique.
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Il
fallut attendre 1976 pour assister à la naissance du Dolby Stereo
multicanal sur 6 pistes magnétiques en 70mm avec "Logan’s
run" (L’âge de Cristal). Les performances en termes de
dynamique et de bande passante étaient sans précédent.
Le
début des années 90 fut marqué par l’apparition des premiers
formats numériques. En 1992 sortait le premier film en Dolby
Digital 5.1: "Le retour de Batman".
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Un
peu de technique
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Biologiquement, nous
ne sommes pas capables d’identifier l’origine d’un son quand la
fréquence devient très basse. Par conséquent, dans une salle
d'écoute, il n'est pas nécessaire de
distribuer les très basses fréquences sur plusieurs
canaux distincts.
Par ailleurs, la sensibilité de
l'oreille humaine d'écroit avec la fréquence. Si le seuil
d'audition à 1000Hz et fixé à 0dB, il faut une pression d'au moins
78 décibels pour percevoir un son à 20Hz.
Il est donc normal de relever le
niveau des basses fréquences pour mieux les entendre.
Au cinéma, les sons infra-graves
sont dirigés vers un canal spécifique appelé LFE (Low Frequency Effects).
On y trouve généralement le grondement du tonerre, les pas des
dinausores, les canons et les bruits industriels. Contrairement à ce que
beaucoup pensent, le canal LFE n'est pas limité en fréquence, même si dans
la pratique il ne contient pas de fréquence supérieure à 120Hz
(Dolby), ce qui lui vaut son nom et sa désignation.
Les subwoofers d’une salle de
cinéma, car il y en a généralement plusieurs pour produire plus de
puissance, ne distribuent en tout qu'un seul canal LFE.
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Le bass
management
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A la
différence des installations privées, le ou les subwoofers d'une
salle professionnelle ne reçoivent que le canal LFE. Les enceintes
satellites des home-cinémas ne sont pas toujours en mesure de
reproduire les fréquences basses à cause de leurs
caractéristiques, notamment la taille des boomers.
Le bass management, inventé
par THX, consiste à diriger les basses fréquences des canaux
satellites vers le caisson subwoofer qui contient déjà le canal
LFE. La fréquence de transition est fixée à 80Hz par THX mais
d'autres fréquences peuvent être choisies. Le niveau sonore de
cette extension est le même que celui des canaux satellites. Par
exemple, si chaque canal satellite est aligné pour produire 75dB
au dessus de 80Hz, sa partie basse dirigée vers le subwoofer sera
également réglée à 75dB.
Toutefois, si plusieurs
canaux satellites projettent simultanément un même son grave, les
intensités respectives s'ajoutent. Ainsi on observe une élévation de 7
décibels pour 5 canaux décoréllés, c'est dire sans relation de
phase, pouvant atteindre 14dB pour des signaux corrélés.
Dans ces conditions, pour
que les effets sonores aux très basses fréquences soient
clairement perçus, le niveau du canal LFE est plus élevé que les
autres canaux de 10 décibels, quel que soit d'ailleurs le nombre
de subwoofers. Remarque: l'écart
de 10 décibels ne doit pas être mesuré avec un sonomètre car la
largeur de bande du signal a une incidence sur l'intéprétation de
la mesure.
On peut se demander
comment le canal LFE peut contenir 10dB de plus que les
autres canaux sans saturer. A
l’époque où les 6 pistes étaient enregistrées sur la
pellicule 70mm, la plage dynamique était
limitée par l’étroitesse des pistes magnétiques. Les spectateurs
percevaient mal les infra-graves et la réserve
de dynamique au dessus du niveau de référence était
insuffisante pour accepter l'amplitude des effets
sonores du canal LFE. |
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La solution fut de mixer le film en écoutant le canal LFE au
niveau désiré, puis de l'atténuer de 10dB sur la piste magnétique
pour ne pas la saturer et de relever d'autant le niveau lors de la
lecture en salle. On retrouve cette limitation du niveau avec tous
les circuits électroniques dont les convertisseurs numérique. Par
conséquent, cette
pratique est toujours d’actualité, y compris pour le son numérique.
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Combien d'enceintes ?
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Il
faut bien admettre qu’il existe une grande confusion sur ce sujet.
Je lis et j’entends beaucoup d’âneries à propos des formats
d’écoute, autant de la part des amateurs que des professionnels,
des intégrateurs
et même des fabricants d'amplis ou d'enceintes.
Il faut savoir et comprendre que le nombre de canaux n'est pas
lié au nombre d'enceintes.
Bien sûr, l'installation doit disposer d'au
moins une enceinte par canal, mais il peut y en avoir
beaucoup plus et cela ne change pas la désignation du
format qui deumeure toujours calquée sur le nombre de
canaux et pas sur le nombre d'enceintes. Ainsi, une salle
équipée de 4 caissons de graves et de 12 enceintes
surround, sera toujours une salle 5.1 si le film est au
format 5.1 (y compris en cas le lecture en up-mixing). |
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Que
signifie 5.1 ?
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L’expression
5.1 est d’origine anglo-saxonne.
En anglais on prononce
"five point one". Le "point" anglais désigne une décimale.
Le "point" de ponctuation se dit "dot".
La traduction française de
"five point one" est "cinq virgule un".
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Pourquoi
cette virgule ? Parce que le chiffre décimal ne désigne pas
une enceinte, ni même un canal mais une fraction de la bande
passante des autres enceintes.
La réponse en fréquences du canal LFE s’étend depuis 20Hz jusqu’à
120Hz, soit une centaine de Hertz tout au plus, alors que les
autres canaux contiennent une bande beaucoup plus étendue,
allant jusqu’à 20.000Hz.
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Le
rapport de largeur de bande entre le canal LFE et les canaux
satellites est
100/20.000
= 0,005.
C’est
sur cette base qu’est né ce format qui devrait s’appeler
5,005 et non 5.1
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Le
"point one" a été proposé pour simplifier la prononciation et
faciliter l’intégration marketing.
Par
conséquent, parler de 5.2 signifierait un seul canal LFE dont la
bande passante serait deux fois plus large.
Ce qui précède
s'applique bien sûr au 7.1, 9.1, 7.1.4, etc...
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Témoignage de l'inventeur |
On
doit l’expression « 5.1 » à Tomlinson Holman,
professeur de techniques cinématographiques à l’University of
South California et inventeur de la charte THX.
Cela
se passait en 1987, lors d’une réunion de
la SMPTE
visant à définir les formats sonores pour le cinéma et la télévision
numérique. (SMPTE = Society of Motion Picture and Television Engineeers).
Extrait d’une interview de Tomlinson Holman qui
raconte la naissance du 5.1
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